la Retraite complémentaire
Au sommaire ...
1- La retraite en France - un système né de la Résistance
2- La retraite en France - le mécanisme de la répartition
3- La retraite en France - Retraite par répartition et exception des régimes spéciaux
4- La retraite en France – l’Assurance retraite (retraite de base de la Sécurité sociale)
5- La retraite en France – la Retraite complémentaire
1- La retraite en France - un système né de la Résistance
2- La retraite en France - le mécanisme de la répartition
3- La retraite en France - Retraite par répartition et exception des régimes spéciaux
4- La retraite en France – l’Assurance retraite (retraite de base de la Sécurité sociale)
5- La retraite en France – la Retraite complémentaire
Bien que lAssurance retraite (retraite de base de la Sécurité sociale) constituât une avancée historique et apportât des avantages financiers considérables aux salariés, elle ne pouvait être satisfaisante pour un grand nombre de travailleurs, compte tenu de son plafonnement. Ces derniers souhaitaient que leur retraite pût être améliorée à proportion de leur travail et sans limitation. On retrouvait là le fameux « individualisme français » qui, en loccurrence, savérait ne pas être un cliché et correspondre à une réalité profonde dans notre pays. Cest pourquoi furent progressivement instituées des retraites complémentaires, qui, comme leur nom lindique, viennent compléter la retraite de base et sont assises non sur les prestations fournies par le travailleur, mais sur ses cotisations. Cest cette volonté dun dispositif non plafonné, étroitement corrélé au salaire de lindividu, donc à son travail et à sa progression salariale au cours de sa carrière professionnelle, qui a motivé ladoption du calcul par points pour la retraite complémentaire, le point étant fonction des cotisations versées, proportionnelles au salaire. En échange de ses cotisations, l'assuré se voit attribuer des points selon une formule combinant rémunération, montant des cotisations et « prix d'achat » d'un point. À son départ en retraite, il percevra une pension dont le montant sera fonction du nombre de points accumulés au cours de sa vie active et du « prix de vente » du point à cette date, c'est-à-dire le « prix dachat » réévalué pour compenser lévolution du coût de la vie.
Ce système fut pensé pour permettre la valorisation de sa pension de retraite grâce au travail du salarié différence fondamentale avec la retraite de base de la Sécurité sociale qui vise plutôt à constituer une assurance (doù son nom dAssurance retraite), mais pour que ce nouveau système conservât le même caractère de solidarité intergénérationnelle que celle-ci, il fallait quil fut lui aussi un système par répartition et quil fût obligatoire. Cest pourquoi lon décida, dès lorigine, que les cotisations pour la Retraite complémentaire seraient prélevées autoritairement et automatiquement sur le salaire.
La création des retraites complémentaires débuta par celle de lAGIRC (Association Générale des Institutions de Retraites des Cadres), au sein de la convention collective interprofessionnelle pour les cadres de lindustrie et du commerce, le 14 mars 1947. Labandon de la capitalisation précédemment en vigueur au profit de la répartition constituait une innovation fondamentale incluant la validation gratuite de toutes les carrières accomplies avant ladhésion à ces nouveaux régimes. Ensuite, dès 1950, des régimes de retraite complémentaire de même nature furent créés pour les catégories non-cadres et, en 1961, ce fut la création de lARRCO (Association des Régimes de Retraites Complémentaires) qui est la plus importante des caisses de retraite complémentaire, puisquelle regroupe désormais la quasi-totalité des salariés du secteur privé.
(Nota : la retraite ARRCO concerne aujourdhui 18,5 millions de salariés et 11,3 millions de retraités, la retraite AGIRC 3,9 millions de salariés et 2,4 millions de retraités.)
À lheure actuelle, les salariés du secteur privé cotisent à lARRCO, les cadres de ce même secteur cotisant pour partie à lARRCO, pour partie à lAGIRC. Il a fallu attendre la loi du 29 décembre 1972 pour que se généralisât complètement laffiliation obligatoire des salariés du petit commerce et de lartisanat, afin que tous les salariés des entreprises privées de toute nature fussent en mesure de bénéficier de la retraite complémentaire. Quant aux non salariés, ils bénéficient eux aussi dun régime de base et dun régime de retraite complémentaire, mais cest souvent la même caisse qui gère les deux.
Il faut savoir quil existe en France plus de 600 régimes de retraite de base et plus de 6 000 régimes de retraite complémentaire (Bruno Palier, Cahiers français - 2010). Pourtant, malgré leur diversité et leur autonomie, ces différents régimes ont mis en place des mécanismes de solidarité en leur sein et entre eux. Aujourd'hui, ils tendent à se rapprocher, réforme après réforme, mais restent encore distincts.